Trois mois après votre élection, quelle est votre feuille de route à la présidence de la fédération CFE-CGC de la Métallurgie ?
J’entends d’abord poursuivre les actions engagées par la précédente équipe fédérale : si le trio exécutif a été renouvelé lors de notre 45e congrès organisé au Havre en juin dernier (*), 12 membres du bureau sur 19 l’étaient déjà lors de la précédente mandature. Il y a donc une continuité.
Ensuite, nous souhaitons renouveler notre stock d’idées et porter de nouvelles propositions sur les enjeux actuels : industrie durable, organisations du travail, intelligence artificielle, management… Un syndicat sans idée ne sert à rien. Nous avons notamment créé un secrétariat national baptisé « Atelier des idées », chargé de mettre en place un collectif de réflexion en lien avec la Confédération. Typiquement, un premier débat est initié sur la semaine de 4 jours.
Concrètement, comment comptez-vous vous développer ?
Le deuxième axe prioritaire de ma mandature vise à recueillir des adhésions, à convaincre des électeurs lors des élections professionnelles en entreprise. Avec l’idée sous-jacente que, quelle que soit la qualité de nos idées, si elles ne sont pas soutenues par le plus grand nombre, elles ne peuvent être efficaces. Il s’agit donc de mettre en place des moyens de croissance, mais pas seulement.
Pour élargir son audience et peser davantage dans les instances, il faut aussi se demander à quoi sert une fédération. La « Métal » est une fédération composée de syndicats. Elle a donc un objet de représentation dans les discussions nationales (cf. la négociation de la convention collective) et les instances paritaires, ainsi qu’un rôle de mutualisation de moyens humains et financiers au bénéfice de tous ses adhérents. Je souhaite renforcer cet aspect.
Où en est la mise en œuvre de la nouvelle convention collective de la métallurgie, signée en février 2022 par les partenaires sociaux de la branche dont la CFE-CGC ?
Cette convention va s’appliquer le 1er janvier 2024 pour les 1,5 million de salariés de la branche. Chacun va se voir attribuer une nouvelle classification pour son emploi, ce qui constitue un changement majeur. Dans beaucoup d’entreprises, l’information aux salariés a lieu en ce moment même. Dans d’autres, nos remontées de terrain indiquent que les élus du personnel et les militants ne sont pas encore informés de ce qui va être annoncé par les directions. Cela crée une zone de tension sociale potentielle sur la période. Nous allons donc rester vigilants pour que tout se passe bien.
(*) Fabrice Nicoud, Jean-Marie Bertho (secrétaire général) et Anne Bomont-Arzur (trésorière) ont succédé respectivement à Gabriel Artero, Jean-Yves Hemery et Frank Setruk.
Propos recueillis par Gilles Lockhart
