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Publié le 16 - 03 - 2023

    « Les porte-paroles des salariés contre la réforme des retraites »

    Invité mercredi 15 mars par l’Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), François Hommeril, président de la CFE-CGC, a évoqué l'actualité retraite, le rôle de l’intersyndicale, et le prochain congrès confédéral. 

    Quelques heures avant de défiler dans le carré de tête parisien à l’occasion de la huitième journée nationale de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, François Hommeril était l’invité mercredi matin de l’Association des journalistes de l'information sociale (AJIS). Devant un large parterre de médias, le président de la CFE-CGC a fait le point sur le dossier retraites, dont le texte est étudié ce mercredi au Parlement en commission mixte paritaire (CMP). 

    Entre autres choses, François Hommeril a également évoqué le 38e congrès confédéral qui se tiendra la semaine prochaine à Tours (22 et 23 mars).

    Nous reproduisons ci-dessous ses principales interventions.

    8 MOBILISATIONS INTERSYNDICALES CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES ET FIN DE L’EXAMEN PARLEMENTAIRE
    « Nous n’attendons pas grand-chose de la commission mixte paritaire (CMP) ce mercredi à l’Assemblée nationale. Il est peu probable qu’elle fasse évoluer favorablement le dossier. Ce qui sera décisif, c’est la journée de jeudi : le gouvernement ira-t-il au vote ou fera-t-il usage du 49-3 ? Dans le cas d’un vote et d’une adoption de la réforme, l’intersyndicale, exemplaire durant toute cette grande séquence sociale, discutera pour évoquer le devenir de nos actions et de nos positionnements.

    Toutes ces mobilisations, depuis le 19 janvier, étaient nécessaires. Il était de la responsabilité des organisations syndicales, unies, d’être les porte-paroles d’une immense majorité de travailleurs et de citoyens qui rejettent cette réforme injuste et brutale qui n’est rien d’autre qu’une réforme purement budgétaire. Nous avons démonté un par un le chapelet de mensonges et de contre-vérités de l’exécutif pour justifier son projet dont le seul objectif est de capter les ressources du travail des salariés pour financer d’autres politiques publiques qui ne sont pas du ressort du régime de retraite, et pour faire face à l’engagement de l’État de payer les pensions de retraites dans la fonction publique. C’est inacceptable, d’autant plus que dans le même temps, l’État continue d’accorder massivement des aides publiques aux entreprises sans discernement, sans conditionnalité. Il est en particulier insupportable de constater que sur les années 2021 et 2022, les grandes entreprises ont procédé au total à 48 milliards d’euros en rachats d’actions.

    En parallèle de cette intersyndicale, la CFE-CGC et ses structures n’ont eu cesse de faire valoir nos arguments auprès des députés et des sénateurs pour les faire douter au maximum durant l’examen parlementaire. »

    EMPLOI DES SENIORS
    « L'emploi des seniors est la question centrale. Durant la concertation, la CFE-CGC a fait plus d’une vingtaine de propositions argumentées, détaillées, pour développer les dispositifs de fins de carrière en entreprise, prévenir l’usure professionnelle, valoriser les compétences des seniors et arrêter de les considérer sous le seul prisme des coûts. Sur tous ces sujets, le gouvernement ne fait que de la cosmétique. Le CDI seniors, notamment, serait complètement inefficace et ne ferait que générer des effets d'aubaine chez les employeurs. »

    POUVOIR D’ACHAT ET PARTAGE DE LA VALEUR
    « S’agissant des négociations annuelles obligatoires (NAO) dans les entreprises, la CFE-CGC rappelle que les augmentations générales doivent être au niveau de l’inflation pour préserver le pouvoir d’achat des salariés. Dans le cas contraire, les grilles salariales sont mécaniquement dévaluées. Dans la fonction publique, je fais par ailleurs remarquer que le blocage du point d’indice à l’œuvre pendant tant d’années a fait perdre beaucoup de compétitivité salariale à notre pays par rapport à la moyenne de nos voisins européens.  

    Sur le sujet fondamental du partage de la valeur en entreprise, les partenaires sociaux ont finalisé un accord national interprofessionnel (ANI), signé par la CFE-CGC à l’issue de son comité directeur. Si la lettre de cadrage gouvernementale n’a pas permis d’aborder les salaires, qui restent la priorité absolue, nous avons franchi une première marche. Le texte permettra à près d’un million de salariés de bénéficier d’un dispositif : intéressement, participation, épargne salariale. »

    LE 38E CONGRÈS DE LA CFE-CGC (22 ET 23 MARS À TOURS)
    « À titre personnel, je suis candidat à un troisième mandat de président la semaine prochaine. Premier porte-parole de la CFE-CGC, je suis le représentant et le garant de l’unité de l’organisation dans toutes ses composantes, dans toute sa diversité. Je suis là pour ouvrir des espaces et permettre d’agir à chacune de nos fédérations et de nos sections syndicales.

    Lors des derniers cycles électoraux de la représentativité, la CFE-CGC s’est distinguée en étant l’organisation syndicale représentative avec les plus fortes progressions. Grâce au travail de ses militants, la CFE-CGC, qui a dépassé les 150 000 adhérents comptables, prend chaque jour un peu plus de place dans les entreprises et le monde du travail.

    Au niveau confédéral, nous avons poursuivi notre travail de fond sur tous les champs sociaux-économiques relevant des prérogatives de la CFE-CGC. Cette doctrine a été consolidée dans notre document « Restaurer la confiance », qui nous servira de boussole programmatique ces prochaines années. »

    Mathieu Bahuet