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Publié le 15 - 09 - 2023

    Papeterie de Condat : le gouvernement doit prendre ses responsabilités

    Mardi 12 septembre, Francois Hommeril, président de la CFE-CGC, et Sophie Binet, Secrétaire générale de la CGT, sont venus soutenir le combat des salariés de la Papeterie de Condat, mobilisés depuis des mois pour dénoncer le plan social et en grève depuis le 28 août.
     

    Avant d’être reçu au ministère de l’Économie par Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, François Hommeril, s’est exprimé lors d’une conférence de presse de l’intersyndicale CFE-CGC, CGT et FO en présence de militants CFE-CGC (élus confédéraux, fédéraux, délégués syndicaux).

    « Cette histoire, celle que vivent les salariés de la papeterie, on la connaît depuis 20 ans. Elle se répète sans cesse. » explique François Hommeril. « Le problème ça n’est pas le marché, car il y a un marché, le problème ça n’est pas l’outil de production, car il est très compétitif, le problème ce ne sont pas les compétences, car il y a des gens très bien formés, amoureux de leur métier et qui ont su le faire évoluer. Le problème c’est la structure financière, la financiarisation. Les actionnaires ont pillé la R&D sur place, l’ont envoyée ailleurs et maintenant ils finissent le travail. »

    Pour le président de la CFE-CGC « Il faut que le gouvernement nous dise comment il va prendre ses responsabilités pour éviter que la production ne s’arrête en France. Cette compétence historique, si elle s’arrête, ne reprendra pas. Il s’agit vraiment d’une question de souveraineté, d’un sujet d’intelligence économique. Roland Lescure et Bruno Le Maire doivent prendre le dossier en main. » Et de souligner « Le problème chez Condat c’est l’actionnaire et sa volonté sans limites de maximiser son profit. Tout le reste c’est de la littérature. Il y a des gens qui savent privilégier en termes de souveraineté leur pays, eh bien il faut qu’en France on fasse pareil. L‘activité est en France. Il faut la défendre. »

    La veille, les représentants des salariés avaient rencontré Roland Lescure pour demander au gouvernement de favoriser une reprise du site.

    Florence Gracia Gil, déléguée syndicale CFE-CGC à la Papeterie de Condat et élue titulaire du collège cadre au CSE
    « Nous sommes heureux que l’intersyndicale se mobilise au niveau des confédérations pour porter notre message auprès des ministères. Condat peut vivre, elle a un savoir-faire reconnu, des clients qui apprécient la qualité du papier que nous fabriquons et le fait que ce soit une entreprise française. Nous pensons que la meilleure solution pour que le site puisse vivre à terme serait qu’il y ait un repreneur qui soit confiant dans la qualité de nos papiers, dans le marché, avec des possibilités d’évolution sur d’autres types de papier sans gros investissements. »

    Gilles TELAL, Secrétaire général Fédération CFE-CGC Enermine et Industries Transverses
    « Lors des rendez-vous que nous avons eu au ministère, il y a eu une écoute réciproque, des solutions proposées pour essayer de sauver des empslois et assurer la pérennité du site. La possibilité d’une nationalisation temporaire avant de retrouver un repreneur ne fait pas partie de l’équation. Le ministre proposait soit une mise soit une mise sous cocon, soit une bonne négociation au niveau du PSE, et la possibilité d’un repreneur. »

    Yves Heidmann, fédération FIBOPA CFE-CGC
    « Côté gouvernemental je n’ai pas beaucoup d’espoir. On est accueilli et entendu, mais derrière, il n’y a rien de concret.  L’espoir est dans la reprise et elle peut être facile, car le site a beaucoup d’atouts. Le chef de cabinet du ministre nous a dit que comme c’est une entreprise privée ils ne peuvent rien faire… Or les salariés de l’entreprise ne sont pas informés. Le dialogue social ne fonctionne pas. Alors je leur ai dit « vous pouvez agir sur la qualité du dialogue social. »

    Marielle Mangeon, déléguée nationale CFE-CGC à la Transition économique
    « La Confédération CFE-CGC soutient le combat des salariés depuis l’annonce de la fermeture de ligne de production numéro 4, soit depuis quelques mois déjà. Condat est le premier employeur de Dordogne. C’est un site ancien avec de grandes compétences dans l’industrie du papier. Lecta, l’actionnaire espagnol a choisi de transférer la production de la France vers l’Espagne alors que le site est viable et qu’il a reçu beaucoup de subventions de l’État. Les salariés souhaitent une reprise de l’activité et ne croient pas en la parole de l’actionnaire qui affirme que le site serait viable avec une seule ligne de production. Donc en fait c’est tout le site qui est menacé.»

    Propos recueillis par Cecilia Escorza