
Treize propositions, une mobilisation… et toujours pas de décision. Siégeant le mardi 20 avril 2021, le tribunal de commerce de Lille devait examiner treize offres de reprise d’Office Depot France. La société de fourniture de bureau, placée en redressement judiciaire le 5 février, intéresserait plusieurs repreneurs parmi lesquels, selon la presse, Monoprix, Lidl, Fiducial ou Bureau Vallée. Mais leurs offres n’ont pas été jugées assez convaincantes et pour cause : aucune d’entre elles ne prévoirait de garder plus de 380 salariés sur les 1 600 actuels d’Office Depot France. Un véritable « bain de sang » social. Du coup, le tribunal s’est redonné du temps pour examiner la situation.
Une déception supplémentaire est venue de l’offre portée par l’actuel président de l’entreprise, Guillaume de Feydeau. Ce manager de transition a été nommé en mars 2019 par le propriétaire d’Office Depot, le fonds d’investissement allemand Aurelius, souvent qualifié de « vautour » pour son « passif » social délétère en France dans les sociétés Quelle, Isochem et Prisme Imprimerie, toutes torpillées après qu’il les avait rachetées. Non sans se servir sur la bête au passage. Ces derniers mois, Guillaume de Feydeau avait semblé s’émanciper de son actionnaire pour élaborer, avec un certain assentiment des syndicats, des scénarios de restructuration d’Office Depot en dehors de l’orbite d’Aurelius.