La « crise » est devenue partie de notre environnement, comme l’oxygène que l’on respire. Utilisée comme un terme évoquant la situation économique, son périmètre s’est étendu à tous les sujets se prêtant à des ruptures, des régressions, des violences, des renoncements. Crise économique, crise financière, crise climatique, crise de l’emploi, de la démocratie, de l’identité, du logement, de la famille, des idées, de l’engagement, partout c’est la crise. Jeunes, vieux, entre les deux, employeurs, salariés, politiques, depuis presque quarante ans, pour tout le monde : c’est la crise !
Et au point culminant, survient la crise géopolitique mondiale, la guerre en Europe et son cortège de malheurs.
En rongeant peu à peu ce qui fait cohésion et projet dans la société, les crises successives et conjuguées ont installé la plus terrible des situations : le doute de chacun dans la possibilité d’une société de progrès, construite et partagée par tous.
La confiance, à l’inverse, est cet état d’esprit qui permet l’espoir et donne le ressort nécessaire aux individus, à titre personnel ou professionnel, de s’engager, de faire un pari sur l’avenir, de prendre des risques en sachant les chances de succès favorables et sans redouter à l’excès un échec. Cette méfiance généralisée favorise les replis, éparpille les énergies, accroît l’anxiété et ne dessine ni un présent enthousiasmant ni un avenir prometteur pour les générations futures.
L’objectif de la CFE-CGC a toujours été de lutter pour des collectifs solides où l’épanouissement individuel est possible pour chacun et participe à la consolidation de l’ensemble. En produisant un ensemble d’analyses et de propositions dont les synthèses thématiques sont exposées dans ce document, l’ambition de la CFE-CGC est d’apporter la preuve que d’autres options sont possibles sur des sujets majeurs. Et de prétendre, avec humilité mais conviction, que ces propositions sont plus viables sur le long terme, plus justes en termes de répartition, plus légitimes en termes de fonctionnement.
« Restaurer la confiance », c’est le nom que nous avons choisi comme titre pour qualifier le défi qui s’impose à nous. Nous nous sommes ici attachés à démontrer que la confiance ne peut revenir que dans un contexte de volonté partagée entre les pouvoirs publics, les corps intermédiaires et les acteurs économiques qui composent le paysage socio-économique d’une société.
Cette volonté doit se traduire par un partage des responsabilités dans la gestion et la stratégie avec une vision convergente des enjeux et une légitimité des acteurs. Ce partage doit s’accompagner de transparence et de respect de tout ce qui garantit un retour à l’adhésion de tous à une société plus juste.