Disons-le tout net : non, la journée du 8 mars, ce n’est pas la journée de la femme… Ne leur souhaitez pas bonne fête ! Depuis toujours, face à toutes les situations de crise, qu’elles soient inédites - telle la pandémie de Covid-19 - ou plus récurrentes en matière économique et social, les femmes ont constamment été en première ligne. Pourtant, elles restent cantonnées au rôle de « base arrière » dans leur carrière professionnelle. Les lignes bougent, certes, mais les stéréotypes restent ancrés et font toujours le lit des discriminations.
Alors que la crise sanitaire nous oblige à nous réinventer, la CFE-CGC dresse, à l’occasion du 8 mars, 8 constats et autant de raisons de réagir, et ce à tous les stades du parcours de la vie d’une femme :
- La dernière réforme du baccalauréat a eu des effets dévastateurs sur l’accès des filles aux filières scientifiques avec un taux réduit de moitié, selon le récent rapport du Sénat dans sa mission d’évaluation de la réforme.
- À l’heure où la France se reconstruit et tente de reconquérir sa souveraineté industrielle, notamment dans les hautes technologies, il nous incombe d’accompagner ce mouvement en faveur d’une plus grande mixité des emplois dans ce secteur.
- Il a fallu en passer par des quotas pour briser « le plafond de verre ». Cette avancée, timide, se heurte toujours aux préjugés et s’inscrit en contradiction avec une réalité, à savoir que les femmes sont plus diplômées que les hommes et autant à même que ces derniers d’occuper des emplois à haute responsabilité, notamment dans les entreprises du CAC 40.
- La problématique de l’égalité salariale est abordée depuis quatre ans au travers d’un index de l’égalité femmes-hommes qui, s’il a permis des avancées, présente encore des insuffisances. Il faut ainsi en réviser le barème de points et les éléments de rémunération pris en compte pour son calcul. Il est par ailleurs plus que temps de rendre obligatoire l’indication du montant de l’augmentation du salaire au retour de congé maternité.
- Le salaire moyen des femmes est de 20,3 % inférieur à celui des hommes soit un manque à gagner de 429 euros mensuel.
- Les filières majoritairement féminisées sont très souvent dépréciées. Celles des soins ou de l’accompagnement sont en particulier malheureusement dévalorisées et manquent d’attractivité, faute de reconnaissance.
- Le poids de la charge familiale peut aussi être un facteur de discrimination au cours de la carrière des femmes. Une enquête récente réalisée par la CFE-CGC auprès de ses adhérents a en effet montré que ce sont elles qui portent davantage le poids des tâches domestiques et de l’éducation des enfants.
- Enfin, les femmes subissent une double peine : occupant des emplois moins qualifiés et moins rémunérés pendant leur carrière, elles en subissent aussi les conséquences à la retraite avec un départ différé de 7 mois par rapport aux hommes et une pension de retraite en droit direct inférieure de 43 %.