« La loi nous offrait jusqu’au 31 août pour négocier un nouvel accord d’intéressement valable un an. Nous avons saisi cette occasion et convaincu la direction et les autres syndicats de prendre un peu de risques…» Pour Alain Monpeurt, le délégué syndical central (DSC) de la CFE-CGC chez Norauto, le texte signé cet été par quatre organisations sydicales comprend des innovations qui l’apparentent presque à « un contrat avec période d’essai ». Il s’appliquera à partir d’octobre 2020 et sera renégocié au bout d’un an.
À la base, la CFE-CGC ne se satisfaisait pas des deux accords d’intéressement signés précédemment chez Norauto, qu’elle jugeait peu favorables aux cadres et agents de maîtrise. D’abord parce que les taux de calcul s’appliquaient uniquement sur la moitié du salaire, défavorisant donc les revenus plus élevés. Ensuite, parce que le système était compliqué et peu lisible.
PLUSIEURS AVANCÉES NOTABLES
Dans le nouveau dispositif, les taux s’appliquent sur 100 % des salaires trimestriels bruts pour générer la prime d’intéressement. Par ailleurs, une sorte d’effet « cliquet » a été instauré pour que ces gains trimestriels soient acquis définitivement, alors qu’auparavant ce n’étaient que des acomptes sur l’intéressement annuel, susceptibles (en théorie) de devoir être remboursés si l’année était mauvaise.
Un autre acquis de la négociation réside dans le mécanisme de pondération. Groupe français spécialisé dans la réparation, l’entretien et l’équipement automobile, Norauto est divisé en une vingtaine de régions où opèrent plus de 300 centres de profit qui dégagent chacun leur propre intéressement. L’accord négocié prévoit que le salarié touchera une prime composée à 75 % du taux d’intéressement de son centre et à 25 % de celui de sa région.
Avec des militants comme Eric Groult, DSC adjoint, Doriane Garattoni, DSC adjointe, et Delphine Debuchy, déléguée syndicale, la CFE-CGC est le premier syndicat de l’encadrement chez Norauto et le deuxième en global.
Gilles Lockhart