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Publié le 17 - 10 - 2023

    Chez Hippopotamus, la CFE-CGC garde la confiance des salariés

    Plébiscitée aux élections professionnelles de l’enseigne de restauration (1 300 salariés) du groupe Bertrand, la CFE-CGC récolte les fruits d’un travail de fond, comme l’explique la militante Laëtitia Galvin-Bouiller.

    Quels sont vos mandats syndicaux et votre historique chez Hippopotamus ?

    Je travaille dans l’entreprise depuis 28 ans avec des responsabilités syndicales depuis une dizaine d’années. Je suis déléguée syndicale, secrétaire du comité social et économique (CSE), membre de la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), représentante de proximité (RP) et membre du comité de groupe de la filiale Bertrand Franchise. En parallèle, j’occupe depuis quelques mois le poste de secrétaire générale adjointe de la Fédération INOVA CFE-CGC présidée par Michelle Foiret.

    Au premier tour des élections professionnelles, la CFE-CGC vient d’obtenir 100 % de représentativité sur les collèges cadres et agents de maîtrise, et 47 % tous collèges confondus. Comment expliquez-vous ces résultats ?

    La CFE-CGC était déjà majoritaire lors du précédent scrutin, en 2019. Toutes ces dernières années, nous avons mené un travail de fond sur le terrain, au plus près des 1 300 salariés d’Hippopotamus et particulièrement des personnels agents de maîtrise et cadres dans les 35 restaurants que compte l’enseigne en succursales.

    Nous avons pu revaloriser bon nombre de statuts dans l’encadrement »

    Quel bilan des actions syndicales menées avez-vous fait valoir ?

    Au niveau des négociations annuelles obligatoires (NAO), nous avons régulièrement pu obtenir des avancées significatives, notamment en sortie de Covid avec des revalorisations salariales de 6 % pour l’ensemble des grilles, et de 4 % en moyenne pour les dernières NAO. Le travail des équipes CFE-CGC a aussi permis d’aboutir à la mise en place d’un compte épargne-temps (CET), d’une convention de forfait-jours et d’un test des plannings en 4X3, ainsi qu’à l’intégration du chiffre d’affaires des restaurants dans la vente à emporter (VAE). Sans oublier la négociation d’une prime de partage de la valeur et la revalorisation de bon nombre de statuts dans l’encadrement, par exemple des leaders maîtres d’hôtels et des seconds de cuisine passés d’employés à agents de maîtrise.

    Comment avez-vous spécifiquement mené campagne ?

    Nos équipes ont arpenté le terrain avec, en complément, un gros effort de communication via le site internet du CSE sur lequel nous relayons un maximum d’informations à l’ensemble des salariés. Cela s’avère clairement plus efficace que des affichages dans les restaurants, même si nous en faisons. Et puis il y a toutes les aides et les conseils informels que nos militants et adhérents peuvent donner individuellement çà et là sur l’ensemble du réseau.

    Un dialogue social de bon niveau avec une direction qui reconnaît l’intérêt de notre travail »

    Comment se déroule le dialogue social dans l’entreprise ?

    Hippopotamus est la propriété depuis 2017 du groupe Bertrand, premier groupe français indépendant de restauration et d'hôtellerie (2,7 milliards d'euros de chiffre d’affaires en 2022). Nous avons la chance d’être dans le giron d’un groupe familial, expérimenté, sans la présence de fonds d’investissements « vautours ». Globalement, le dialogue social est de bon niveau, avec un directeur général à l’écoute et avec qui nous avons noué une relation de confiance. S’il arrive bien sûr que nous ayons des désaccords, la direction reconnaît l’intérêt de notre travail. C’est d’autant plus appréciable qu’historiquement, les syndicats n’ont pas toujours été bien vus au sein du groupe.

    Quelles sont les prochaines échéances syndicales ?

    Nous allons poursuivre nos actions dans le cadre de la transformation du groupe avec la création de deux pôles distincts ayant leur propre direction générale : Bertrand Franchise (restaurants sous enseignes Hippopotamus, Burger King, Léon, Au Bureau…) et Bertrand Hospitality, regroupant les marques haut de gamme dont les brasseries parisiennes (Lipp, La Coupole, L’Alsace…) et l’hôtellerie de luxe. Ce n’est pas toujours simple car dès qu’une entité tousse, cela impacte l’ensemble du groupe, qui plus est dans une conjoncture qui reste difficile avec l’inflation et les arbitrages consommation des clients.

    Propos recueillis par Mathieu Bahuet