Au lendemain du discours de politique générale prononcé le 14 octobre à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Sébastien Lecornu, François Hommeril a livré, mercredi matin sur RMC, ses premières analyses au micro d’Apolline de Malherbe (écouter le replay complet à partir de la 34e minute).
S’agissant de l’annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, combattue inlassablement par les organisations syndicales, le président de la CFE-CGC y voit un signe d’ouverture mais se veut prudent : « Je ne suis ni Jean qui rit, ni Jean qui pleure, je suis Jean qui se méfie. C’est un acte politique assez fort que beaucoup attendaient. Avec l’intersyndicale, nous avions été très déçus de la réunion multilatérale organisée à Matignon fin septembre. Là, on a l’impression que Sébastien Lecornu reprend la main. C’est éclairant sur la personnalité politique qu’il est et qu’il tente d’être. Peut-être que cet acte politique va nous ouvrir d’autres portes dans lesquelles on pourra avancer et travailler. »
UNE CONFÉRENCE SUR LES RETRAITES ET LE TRAVAIL AVEC LES PARTENAIRES SOCIAUX
Les organisations syndicales et patronales devraient d’ailleurs être mises à contribution sur cet épineux dossier des retraites, le Premier ministre ayant annoncé vouloir organiser « une conférence sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux ». En précisant toutefois que la suspension, dont les modalités doivent être précisées et qui doit bénéficier à terme à 3,5 millions de Français, « devra être compensée par des économies ».
MESURES D’AUSTÉRITÉ BUDGÉTAIRES : « APPAUVRIR LES FRANÇAIS NE VA PAS ENRICHIR LE PAYS »
Concernant les mesures budgétaires proposées par le gouvernement Lecornu 2 (gel des prestations sociales, gel du barème de l'impôt sur le revenu et de la CSG, modification de l'abattement sur les revenus des retraités…) et qui feront l’objet d’un débat parlementaire, François Hommeril tacle « diverses mesures d’austérité qui étaient déjà dans le budget Bayrou ».
« Je n’arrive pas à en comprendre la logique car appauvrir les Français ne va pas enrichir le pays, souligne le président de la CFE-CGC, comme il l’avait déjà exposé lors de sa rencontre avec le nouveau Premier ministre. On sait bien que le pouvoir d’achat est la problématique numéro un aujourd’hui. Tous les gouvernements, dont celui de Sébastien Lecornu, nous disent "On ne pas augmenter les impôts", mais ce n’est pas vrai. »
NON AU CIBLAGE SYSTÉMATIQUE DES POPULATIONS DE L’ENCADREMENT
François Hommeril a par ailleurs déploré combien les populations de l’encadrement (techniciens, agents de maitrise, cadres), « ces salariés qui sont au cœur des process et du fonctionnement des entreprises », se retrouvent « constamment visées par ces mesures d’austérité budgétaire ».
Mathieu Bahuet
