Comment se sont déroulées les récentes élections professionnelles chez Arc France, un des leaders mondiaux des arts de la table ?
La CFE-CGC est la première organisation syndicale représentative sur le collège cadres et sur le collège techniciens et agents de maîtrise avec respectivement 65 % et 34 % de représentativité, soit des progressions de 10 et 6 points sur le dernier cycle. La participation a été qui plus est importante : 85 % chez les cadres et 75 % chez les ETAM. Ces résultats marquent à la fois la reconnaissance de nos positionnements et du travail de proximité effectué par nos militants. La CFE-CGC a obtenu les postes de secrétaire adjoint et de trésorier du comité social et économique (CSE) dont le bureau est, pour la première fois, totalement paritaire hommes-femmes et représentant les 3 collèges de salariés.
Comment avez-vous mené campagne ?
Sous l’impulsion des délégués syndicaux, nous avons couvert tout le terrain et beaucoup communiqué (bilans des actions réalisées, tracts, revendications, calendrier, goodies), avec l’appui du Syndicat CFE-CGC Chimie Hauts-de-France et de la Fédération de la Chimie. Au-delà de la campagne en elle-même tous les 4 ans, les salariés ont l’habitude de nous voir tout au long de l’année. Il est très important de respecter ce pacte et cette confiance accordée.
Arc France : la CFE-CGC toujours aussi solide
Première organisation syndicale chez les cadres et les agents de maîtrise au sein de la verrerie (4 300 salariés), la CFE-CGC s’efforce de faire vivre un dialogue social difficile. Le point avec Élisabeth Jacques, déléguée syndicale centrale.
Nous faisons face à une direction qui ne veut quasiment rien négocier et qui n’a de cesse de dévaloriser le dialogue social »
Quel est l’état du dialogue social dans l’entreprise ?
Malheureusement, nous faisons face à une direction qui ne veut quasiment rien négocier et qui n’a de cesse de dévaloriser le dialogue social. Nous accusons pas mal de retard sur beaucoup de sujets. Alors que les élections sont terminées, nous n’avons même pas négocié l’accord sur le CSE ni celui sur le droit syndical. Autre exemple : il a pu arriver que la direction transmette aux salariés une vidéo d’information avant une réunion CSE, sans avoir répondu préalablement aux questions des organisations syndicales pour préparer ladite réunion. En temps normal, les infos sont données aux salariés après les réunions d’instances.
Qu’en est-il des négociations salariales ?
Depuis plusieurs semaines, nous demandons instamment l’ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO) dans un contexte de problématique urgente de pouvoir d’achat et après les inondations qui ont touché l’entreprise et de nombreux salariés. La direction repousse et ne prévoit des discussions que courant janvier.
Arc est aujourd’hui le 8e site industriel en France avec des salariés au professionnalisme exemplaire »
Dans quelle mesure le site a-t-il été touché par les inondations dans le Pas-de-Calais ?
La ville d’Arques a été inondée et nos locaux situés dans la partie basse de la ville ont été touchés. Pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, la cartonnerie qui sert à emballer les verres a été partiellement inondée. Si les machines n’ont pas été trop touchées, nous avons perdu tous nos emballages stockés. Environ 300 salariés se sont retrouvés en chômage partiel ou en télétravail. Nicholas Hodler, président d’Arc France, a par ailleurs rencontré Emmanuel Macron qui a assuré le soutien de l’État à l’entreprise et à ses 4 300 salariés. Alors que nous avions surmonté la crise Covid avec le retour de bons carnets de commande, la hausse des prix de l’énergie, l’inflation et ces inondations viennent une fois encore nous challenger.
Avez-vous des craintes sur l’emploi ?
Non. Les effectifs sont désormais stabilisés et l’entreprise a recommencé à recruter, notamment des jeunes salariés. Il s’agit aussi de fidéliser les personnels et le maintien des compétences. Cela se sait peu mais Arc France est aujourd’hui le 8e site industriel en France avec des salariés au professionnalisme exemplaire !
Propos recueillis par Mathieu Bahuet